LE CENTRE DE MÉDIATION asbl – fondé en 1998

Historique du Centre de Médiation asbl

Jos BEWER Fondateur et Président (1998-2006) du Centre de Médiation asbl

Jos BEWER
Fondateur et Président (1998-2006) du
Centre de Médiation asbl

Les statuts du Centre de Médiation a.s.b.l.

Le Conseil d’Administration du Centre de Médiation a.s.b.l.

Les salariéEs du Centre de Médiation a.s.b.l.

Si nous souhaitons évoquer un aperçu de l’historique du Centre de Médiation asbl, nous devrons commencer par un petit flash-back …

Depuis 1992, le Service National de la Jeunesse dispose d’un Service d’Informations Juridiques et Sociales. Ce service, mené par Monsieur Jos BEWER[1], a connu et connaît encore aujourd’hui un franc succès, comme peuvent en témoigner le nombre croissant (68 en 1992 ;359 en 1996 ; 612 en 2001) et la diversité des demandes (42 types de questions d’ordre juridique et social) qui sont adressées annuellement, par des jeunes et des parents, au Service d’Informations Juridiques et Sociales .

Ces chiffres peuvent donc rendre compte qu’il existe un besoin d’informations tant auprès des adultes que des jeunes mais Monsieur BEWER a également pu relever que dans certains cas, les personnes rencontraient des difficultés de relations interpersonnelles allant jusqu’à la rupture des liens familiaux et sociaux.

PRESENTATION DU CENTRE DE MEDIATION DE LUXEMBOURG[2]

Le Grand-Duché de Luxembourg a ratifié la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, qui a force contraignante pour les pays signataires et il a également signé, en janvier 1996, la Convention Européenne sur l’exercice des droits de l’enfant.

Deux Conventions Internationales qui contiennent des dispositions qui permettent et justifient la mise en œuvre de la médiation.
L’article 13 de la Convention Européenne sur l’Exercice des Droits de l’Enfant stipule : « Afin de prévenir ou de résoudre les conflits et d’éviter des procédures intéressant les enfants devant une autorité judiciaire, Les parties encouragent la mise en œuvre de la médiation ou de toute autre méthode de résolution des conflits et leur utilisation pour conclure un accord, dans les cas appropriés déterminés par les Parties. »

Tandis que l’article 3 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant fait référence à l’intérêt supérieur de l’Enfant et que l’article 12 insiste sur l’écoute de l’enfant et sur le fait que son opinion soit prise en considération. Or écoute et participation, comme Marie-Françoise Lücker-Babel[3] l’a écrit en commentant cet article 12, « ne seront utiles et efficaces que si elles ont pour destinataires des personnes ou des structures aptes à accueillir les propos de l’enfant. Sur le plan familial et sur celui de la vie associative, cela implique une information et des offres de formation et accompagnement des parents, animateurs, entraîneurs, etc., l’accès à des techniques et éventuellement à un service de médiation. Si les « écouteurs » se trouvent dans une structure institutionnelle ou privée (service de protection de l’enfance, antenne téléphonique, centre de soins, de loisirs etc.) leurs qualifications doivent être établies et promues par une formation et un accompagnement adéquat ; le respect d’un code éthique s’impose, de même que les moyens d’action et d’intervention qui leur permet d’alerter les services officiels, de coopérer et de se poser en médiateurs dans des conflits entre particuliers. L’existence de l’article 12 constitue un encouragement certain au soutien, par l’Etat, des structures de communication autant formelles qu’informelles. »

Ces structures de communication comme celles décrites par Marie Françoise Lücker Babel[4] faisaient défaut au Grand-Duché de Luxembourg.

En 1997, afin de répondre à ces différents besoins, le Ministère et le Service National de la Jeunesse ont initié pour un groupe de quinze professionnels (juristes, psychologues, assistants sociaux, enseignants et éducateurs) une formation spécifique à la médiation. Il y eut donc une première formation (130 heures) pour médiateurs qui fut complétée, en 1998, par une formation continue de 50 heures. En 1998 toujours, un second groupe de quinze professionnels du secteur socio-éducatif a reçu sa formation de base (130 heures) en médiation.

Ces formations ont eu un double impact : tout d’abord ces professionnels formés ont pu profiter des enseignements reçus pour augmenter leurs compétences professionnelles dans l’exercice de leurs fonctions, sans parler de l’apport personnel bien sûr, ensuite ces formations ont été à l’origine de ce que l’on pourrait appeler une « dynamique de la médiation » au Grand-Duché de Luxembourg.

Dynamique qui va d’ailleurs mener à la création du « Centre de Médiation » qui fonctionnera en 1998 sous forme de projet pilote.

Ces premiers professionnels formés à la médiation se sont rendus compte que les qualités d’un bon médiateur sont exigeantes et que pour se perfectionner à la médiation, il leur fallait une pratique régulière. Ce fut la première raison qui a plaidé pour la création d’un Centre de Médiation (à titre expérimental durant l’année 1998).

Une autre raison qui plaida pour la formule de la création à titre expérimental fut que s’il était clair que le concept d’un « Centre de Médiation » avait sa place au Grand-Duché de Luxembourg, il importait que la médiation ne fut dénaturée dès le départ et que celle-ci n’apparaisse pas comme un fourre-tout. Monique Pelletier dans sa préface à Jean-François Six « Médiation dans la ville » avait d’ailleurs mis en garde ce groupe de professionnels en analysant en 1995 ce qui s’était passé en France : « Ce n’est jamais par hasard si un « concept », à l’origine défini par sa singularité, se banalise et se trouve être utilisé à tout propos, voire à tort et à travers. Cela signifie, à tout le moins, que ce concept répond à un besoin, sans doute vague, peut-être mal formulé, mais réel et pressant : ainsi en est-il du concept « médiateur », « médiation », qui paie actuellement la rançon de son succès. »

Alors que la création d’un Centre de Médiation à titre expérimental durant une année (1998) semblait évidente, il lui fallait encore un statut juridique adéquat.

La formule associative paraissait être la plus respectueuse de la nature de la médiation. En effet, cette solution pourrait garantir au mieux le sérieux des médiateurs et du Centre de Médiation, tout en respectant le critère d’indépendance, de neutralité et surtout « d’absence de pouvoir » qui était aux yeux de ce groupe de professionnels une des caractéristiques essentielles de la médiation.
De plus cette formule associative permettait aux fondateurs d’inclure dans les statuts de l’association des dispositions relatives à leur conception de la médiation (Charte) et un code de déontologie définissant les modalités générales d’intervention des médiateurs, et les règles morales qui l’entourent.

[1] BEWER Jos – Fondateur et Président du Centre de Médiation de Luxembourg asbl.

[2] « Centre de Médiation » – version septembre 1998 – non publié

[3] LÜCKER-BABEL M.-Fr., « Le droit de l’enfant de s’exprimer et d’être entendu », article paru dans « Le Journal du Droit des Jeunes » n°145 de mai 1995 – M.-Fr. Lücker-Babel, Docteur en Droit, Genève.

[4] ibidem

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